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manifeste polétique - Page 3

  • pyrogravure

    tiniak,pyrograveur,manifeste poLétiqueCe que j'en dis... Je me le jure
    (à m'en tatouer le cerveau) !
    La chair où j'imprime ces mots
    en usant de pyrogravure
    même vouée aux déconfitures
    c'est du brûlot !
    que mes songes hydrocarburent

    Ce que j'en vois...Je le délis
    d'un regard affamé de sens
    je projette des renaissances
    l'inacuité des arguties
    quand ce que je perçois d'ici
    nébulescence
    m'entoure et soudain me suffit

    Pas compliqué
    le monde naît
    d'embrouillaminis de toitures

    Ce que j'en sais...
    Tout mon carné
    cherche à y tenter aventure

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     

  • Des ministres et des cancres las des sinistres quatorze juillet

    haut-de-forme.jpgJe prends tout et je retiens d'eux - enfer !
    la foire à la rescousse
    des affolements pécuniaires

    Mon cArnet s'en émousse et - t'en fich' mon billet,
    le front grave des frontispices
    voudra bientôt le mettre au supplice
    et combien ! et comment !
    Chaque mot vaudra bien son pesant d'artifices
          Ô Quatorze Juillet !
    Au cours de l'exercice, il sera mesuré
    combien valeur attente au nombre des âm'nées
    Que tous les dividendes
    soient dûment reversés à ceux qui y prétendent
    (bien avisé l'auteur sachant mettre en veilleuse, alors
    de sa fibre verbeuse le secret or)

    De l'écrit, l'économe
    y verra le rachat potable des "pense homme"
    "songe un peu"
    "sais-tu que cet ennui peut-être fructueux ?"
    quand, aux et cætera
    seront sacrifiés les artistes fatras

    Des économies d'écriture
    l'On gagnera le temps de lasser ses chaussures
    aux allers et retours quotidiens et bravasses
    que recommande aux biens l'Ordre de l'Efficace

    Œuvrez, ministres parapluies !
    Retournerez à vos baleines
    la peau pleine de collagènes;
    tendues, vos sinistres envies
    sauront comment faire vos lies
    pour la semaine
    (bien avisé le sot - enfer !
    mettant par devers lui, couvert
    le Verbe sous le coup d'arrêt du secret taire)

    On entendra, c'est déci
    comme vous nous haut-parlerez
    en long, en large et à travers
    nos rues de cités populaires:

    Allégoriques salves
    songeuses métaphores
    Ah, ça !
    Vous coucherez dehors
    avec la pute slave et son charivari
    ...deinde philosophari

    Moi, si je gâche ma salive
    c'est qu'elle est déjà maladive

    Quant à l'encre
    voyez dans votre dos ce qu'en ont fait les cancres !

    dessin011.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    1110964340.jpg 

  • hiver... sang fin !

    Val-Tilu_hiver.jpg

    Hiver... sang fin, fraîcheur limpide
    veine bleue grisant tous les vides
    L'On t'en veut d'être à la mort tel

    Que L'On a pris soin de cacher

    à sa conscience tout l'été
    en mouchant vite les chandelles

    Où je gagne, chemin faisant

    la compagnie vive du vent
    que tu lances par les campagnes

    L'On n'y voit guère que tourment

    et n'entend que le hurlement
    des mâts dépouillés de Cocagne

    Pare toi de ton vieux manteau ?

    Avec toi, je marche sur l'eau
    En toi, je peux me reconnaître

    C'est qu'après toi le renouveau

    forcera le monde bientôt
    à rouvrir en grand sa fenêtre

    Hiver... sans fin ? 'pi quoi encore !?

    La sentence de ce décor
    reste le trésor à saisir

    Il y est dit :
    "Demain, la mort
    buvons l'aujourd'hui, miel et or"

    Hiver... sang fin, mon élixir.

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une photo extraite de "L'Oeil aux aguets"
    le blog de Val Tilu, Cigale Photographe.

  • amens

    Oh, c'est certain ! ...un jour ...et j'y pense ...j'y pense
    mais d'ici là du rêve et de l'amour la danse
    et la course à pieds nus près du fleuve impavide
    tel à son caniveau l'enfant se joue du vide
    avec les yeux remplis de mondes incongrus

    Je le sais bien qu'un jour il faudra tout éteindre
    et ce pendant qu'au ciel continuent de se peindre
    un tapis d'Orient, une toile de fond
    un reflet océan dans les constellations
    et sous la Voie Lactée une trace de miel

    Je regarde mes mains faner sur mes genoux
    faner entre tes seins à la base du cou
    le souffle du désir s'accommodant de l'heure
    éblouie d'avoir joui des nouvelles saveurs
    que d'être patiemment à l'heur de s'étourdir

    Je caresse le chien qu'hier j'étais encore
    à tirer sur ma longe aboyant haut et fort
    au passage du temps devant mes yeux incultes
    à faire d'un tourment l'occasion d'un tumulte
    - où je n'étais déjà qu'envieux de mes songes

    Je puis enfin me taire, ainsi je peux t'entendre
    et t'écouter chanter sans chercher à comprendre
    avec une amoureuse et paisible attention
    mais brûlant de te voir - et de te toucher, donc !
    quand tu me viens la bouche ouverte et silencieuse

    Alors, c'est bien... un jour ...un jour, telle est la donne
    pierre (2).jpget ce, jour après jour, l'aujourd'hui qui fredonne
    et tout un gris sourire ou clameur ou silence
    avec l'amour à faire à dire et ce qu'on pense
    dans le moment qui va et vient et nous emmène

    vivre et mourir
    amens

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Ode et Beauté

    sisyphe02.jpg

    A quoi ça tient, la beauté du monde...

    Tout peut changer dans la seconde
      il y suffira d'un regard
      d'une voix qui vient tôt ou tard
      de l'attention d'une caresse
      d'une vertigineuse ivresse
      et c'est l'univers qui bascule
      de lumière à ombre et retour
      et tout le chemin à rebours
      jusqu'au prochain arrêt
      interdit devant la Beauté

    Beauté
      de toutes la plus diligente
      à force d'harmonies profondes
      où se disent les cris du monde
      et ceux de l'intérieur s'entendent
      fouler des rêves la face tendre
    Beauté, de ta beauté
    apprendre

        la partition des genres
        et se donner la main
        avant de traverser

        Les couleurs de l'étrange
        et reprendre des murs
        le crépi fatigué

        Le goût de la lumière
        et comment on s'abreuve
        à ses virginités

    Beauté, j'ai su ton nom certain matin de fièvre
      j'y ai su et connu comme du bout des lèvres
      s'impose à nous ton ouvrage latent
    Beauté, bottée par tous les temps

    Moi qui pensais aimer au soir
    la fin de tous les vains espoirs
    je t'appelle, Beauté, qu'au fond du corridor
    ta parenté m'inspire encore
    armé léger devant le pire
    la grimace d'un gris sourire

    et ce Cri !
      j'en ai l'oreille abasourdie

    et ce Sang !
      j'en ai le poumon vide et blanc

    et ce Jour !
      j'en ai brûlé tous les contours

      mais je n'ai jamais pu solder
      ma redevance à tes clartés
    Beauté, oh Beauté des beautés

    Beauté qui vois où court le monde
      à l'escalier de ta rotonde
      un nouveau tableau chaque fois
      cadre de fer, cadre de bois
      vient compléter ta galerie
      sans en altérer l'harmonie

    J'ai su
      des champs et des forêts sauvages
      crachant de fureur et de rage ;
      il y pousse des pieds sans jambe
      et des bordées de fleuves flambe
      l'autodafé des parricides
      au long de leurs berges putrides
      où chanteront le crapaud-buffle
      avec tous les corbeaux - ces mufles !
      tandis que la terre ravale
      des corps mutilés tous les râles

    Je vois
    au matin, des chemins d'école
    où des cartables les lucioles
    sous une lune bienveillante
    à demi rongée, indolente
    adressent quelques pieds de nez
    au soleil à peine levé

    J'ai vu
      s'effacer le visage aimé
      au dernier mouchoir dénoué
      puis dans le bougeoir s'affadir
      la pâle flamme du désir
      l'ombre ramassée sur son ventre
      se donner des allures d'antre
      où ne dort pas le Minotaure
      ni ne passe aucun météore

    Je sais
    à l'humeur changeante du jour
    comme le temps suspend son cours
    pour écouter sur l'océan
    poussé par les vagues le chant
    étrange et mage cantilène
    disant de lointaine sirène
    le puissant et vif appétit
    où s'écrit le bel aujourd'hui

    Beauté, Beauté !
      t'ai-je tout dit ?
    je dois partir avant la nuit
      gagner mon rêve
      à marcher pieds nus sur ta grève

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    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK